Ce mercredi 14 juin, un événement inédit a marqué l’épreuve de philosophie du baccalauréat. La Paris School of Technology & Business a orchestré un face-à-face entre le philosophe Raphaël Enthoven et ChatGPT, l’IA de conversation.
Le résultat ?
Une victoire écrasante pour l’humain. Cette confrontation inattendue a suscité un vif intérêt, mettant en lumière les progrès, mais aussi les limites de l’intelligence artificielle dans le domaine de la pensée complexe. Une expérience qui a permis de questionner la place de l’IA dans notre société.
Un duel philosophique inédit
En marge de l’épreuve traditionnelle du bac, un duel philosophique a opposé Raphaël Enthoven et ChatGPT, l’IA de conversation. Si l’événement avait une dimension promotionnelle, il a permis d’explorer de manière concrète les capacités et les limites des algorithmes.
Le sujet imposé : « Le bonheur est-il affaire de raison ? ».
Cette confrontation a permis de mettre en évidence les différences entre la pensée humaine et l’IA. Alors que le philosophe s’appuie sur une réflexion personnelle et une connaissance approfondie de la philosophie, l’IA, quant à elle, génère des réponses basées sur des données préexistantes. Ce duel a ainsi mis en scène le défi que représente la compréhension des concepts abstraits pour l’IA.
Les préparatifs de ChatGPT
Pour se préparer à l’épreuve, ChatGPT a reçu une requête textuelle détaillée expliquant les attentes d’une dissertation. Les copies ont ensuite été corrigées en aveugle par deux enseignants. Cependant, les différences entre les deux dissertations étaient flagrantes, permettant aux correcteurs de deviner l’auteur de chaque copie. La préparation de ChatGPT a nécessité une attention particulière pour s’assurer qu’il comprenne le contexte et les exigences de l’épreuve. Malgré les efforts déployés, la complexité de l’exercice a mis en évidence les limites de l’IA, notamment sa difficulté à comprendre et à interpréter les nuances de la philosophie.
Un score honorable pour ChatGPT
Malgré une préparation minutieuse, ChatGPT a obtenu un score de 11/20, loin derrière le 20/20 de Raphaël Enthoven. L’IA a montré des difficultés à définir une problématique claire et à construire un raisonnement solide. Ses références aux auteurs étaient maladroites et sa conclusion générique. Cependant, il convient de noter que le score de ChatGPT, bien que modeste, est tout de même honorable pour une machine. Il témoigne des progrès réalisés dans le domaine de l’IA, même si ces outils sont encore loin de pouvoir rivaliser avec la pensée humaine.
Les limites de l’IA en philosophie
Les performances de ChatGPT illustrent les limites actuelles de l’IA en philosophie. Ces outils, qui génèrent des suites de mots cohérents, peinent à décortiquer des concepts abstraits. De plus, l’IA, entraînée pour proposer des réponses neutres, ne peut reproduire les expériences et réflexions personnelles qui nourrissent la philosophie. En effet, la philosophie nécessite une compréhension profonde des nuances et des subtilités du langage, ainsi qu’une capacité à analyser et à synthétiser des idées complexes. L’IA, en revanche, fonctionne sur la base de l’analyse de données et de l’apprentissage automatique, ce qui la rend moins apte à gérer les aspects subjectifs et contextuels de la philosophie. Cela souligne le fait que, malgré les avancées technologiques, l’IA a encore du mal à rivaliser avec la pensée humaine dans des domaines qui nécessitent une réflexion profonde et une compréhension nuancée.
L’avenir de la philosophie face à l’IA
Ce duel a confirmé que l’IA est encore loin de pouvoir remplacer les philosophes humains. Raphaël Enthoven estime que « l’enseignement de la philosophie n’est pas menacé ». Si l’IA peut contribuer à la philosophie en stimulant la réflexion humaine, un IA-ristote ou un FreudLLM restent de la science-fiction. En revanche, les philosophes continueront à s’interroger sur les implications de l’IA pour notre civilisation.
Cela soulève des questions importantes sur l’éthique de l’IA, son rôle dans la société et son impact sur les professions intellectuelles. En outre, cela met en évidence le besoin de réglementations et de directives pour encadrer l’utilisation de l’IA, en particulier dans des domaines qui touchent à la pensée humaine et à l’éthique. Enfin, cela souligne l’importance de l’éducation et de la formation pour aider les individus à comprendre et à naviguer dans un monde de plus en plus dominé par l’IA.